Rivka A.

Contenu

Titre
FR Rivka A.
Créateur
FR Régine Robin
Date de création
FR 2000 (première publication)
Langue
FR Français
Résumé
FR Rivka A. est une oeuvre autobiographique sur le web qu'a mise en place Régine Robin. L'interface simple présente un texte de présentation à gauche, puis 5 onglets (« BOITES DE VIE, FRAGMENTS; ENVOIS; BISTROTS; RUES: POÉTIQUE DE LA VILLE et AUTOBUS 91 ») qui mènent à des épisodes biographiques divers. Ceux-ci sont présentés textuellement et divisés en 52 sections sauf « Autobus 91 » qui présente 30 stations.
URL de l'œuvre
Description
« Autobio, Autobus, Automail: une expérimentation autobiographique sur le web

Une seconde branche : Rivka A vous donnera accès à une expérimentation autobiographique éclatée sur le Web. Vous vous trouvez devant cinq rubriques. Chacune des rubriques sera constituée de 52 fragments tous liés à du biographique, du social, des instantanés, des scénarios concernant mes deux lieux d'élection: Paris et Montréal; sauf celle liée aux autobus qui elle, ne comptera que 30 éléments. Lorsque le site sera constitué vous vous trouverez en face de 52 fois 4 catégories soit 208 fragments, plus 30 stations d'autobus, ce qui donne en tout 238 fragments. ( 52 car je suis la structure de l'agenda, soit un fragment par semaine pour chaque catégorie). Ces 238 éléments seront à combiner sous forme de collage ou de narration.

La première rubrique renvoie à une construction autobiographique par fragments: bouts de souvenirs, parcours et pérégrinations à travers le monde, méditations sur l'origine, le déracinement. C'est mon double qui est au clavier, cette Rivka qu'il me faut apprendre à mieux connaître.

La seconde rubrique renvoie à des bistrots. Il s'agit d'un texte à contraintes.

J'ai imaginé pour mes bistrots parisiens le dispositif suivant:

Il y aura 52 bistrots. Quand la technique le permettra, les entrées autobiographiques seront accompagnées des photographies de mes planches d'agenda. Je les ai transformées en " oeuvres d'art", en mail art. Elles auront leur place dans cette rubrique.

Chaque bistrot devra être mentionné dans une phrase de forme infinitive qui en outre devra contenir des éléments autobiographiques et des extraits de chansons de Bob Dylan.

La troisième rubrique a trait à des citations , citations de mes auteurs préférés, extraits de livres ou de poèmes, glanés au fil du temps; textes de cartes postales reçues ou envoyées, à travers mes voyages ou ceux de mes proches, ou bien le texte d'inconnus écrits au dos de cartes postales achetées dans les divers marchés aux puces de la planète.Il s'agit aussi d'envois postaux réels ou imaginaires ou de méta-textes sur les citations, les envois, les cartes postales.Il y aura 52 envois.

La quatrième rubrique est un dispositif tout à fait original.L'expérimentation portant sur les contraintes suivantes:il s'agit de prendre la ligne d'autobus 91 de la gare Montparnasse à la Bastille. Il s'agit de descendre à toutes les stations. A la descente, je prends une photo avec mon Kodak APS, pas forcément en position Panorama. Parallèlement, je rédige un texte court ( de quelques lignes à une page), pas forcément une légende de la photo, mais ce peut être aussi bien cela. J'indique l'heure pour la photo aussi bien que pour le texte. Je preds l'autobus suivant. Même opération. Il faut que mon texte soit rédigé avant l'arrivé du bus suivant. Les 91 sont très nombreux ce qui rends l'exercice difficile. En fin de parcours, j'ai autant de photos que de stations en comptant les terminus et autant de petits textes. L'ensemble doit dessiner le profil parisien de la ligne. Je refais la même opération en été et en hiver, de façon à voir si je prends les mêmes photos ( je ne me souviendrai pas à quelques mois de distance de celles que j'aurais prises auparavant), et surtout si je rédige le même genre de textes. Cela mesurera mon ressassement, mes onsessions, mes petits mots fétiches. Il y a quinze stations sur la ligne 91. Refaire le même dispositif en hiver et en été, cela fait 30 clichés et petits textes.

On aura reconnu le voisinage de ces opérations et de deux entreprises différentes. La première est celle de J. Jouet. dans "La guirlande de Paul" in "Bibiliothèque oulipienne, no79, p12, cité par Bernard Magné dans Georges Perec. Poésie ininterrompue. Inventaire.André Dimanche éditeur pp 60-61.

" J'écris de temps à autre des poèmes dans le métro. Ce poème en est un.

Voulez-vous savoir ce qu'est un poème de métro?

Admettons que la réponse soit oui. Voici donc ce qu'est un poème de métro.

Un poème de métro est un poème composé dans le métro, pendant le temps d'un parcours.

Un poème de métro compte autant de vers que votre voyage voyage compte de stations moins un.

Le premier vers est composé dans votre tête entre les deux premières stations de votre voyage ( en comptant la station de départ).

Il est transcrit sur le papier quand la rame s'arrête à la station deux.

Le deuxième vers est composé dans votre tête entre les stations deux et trois de votre voyage.

Il est transcrit sur le papier quand la rame s'arrête à la station trois et ainsi de suite.

Il ne faut pas transcrire quand la rame est en marche.

Il ne faut pas composer quand la rame est arrêtée.

Le dernier vers du poème est transcrit sur le quai de votre dernière station.

Si votre voyage impose un ou plusieurs changenents de lignes, le poème comporte deux strophes ou davantage.

Si par malchance la rame s'arrête entre deux stations,c'est toujours un moment délicat de l'écriture d'un poème de métro". A noter que j'ai découvert le travail de Jacques Jouet bien après avoir commencé mes expériences autobussiennes.

Le second exemple est celui de l'entreprise abandonnée de G. Perec Lieux. Dans une lettre à Maurice Nadeau du 7 Juillet 1969, Perec explique son entreprise. Il a choisi, à Paris, douze lieux, importants, lieux liés à des souvenirs, à des événements qui ont comté dans sa vie. Chaque mois, il va décrire deux de ces lieux. Une première fois, sur place, il décrit ce qu'il voit de la manière la plus neutre possible, la plus dénotée. Il énumère les magasins, des micro-événements, ce qui passe. Une deuxième fois, il écrit des souvenirs qui lui sont au lieu en question. Une fois chaque texte terminé, il est mis sous enveloppe, les adresses sont scellés à la cire. Elles portent les mention suivantes: le lieu, la date, "réel" (les descriptions, "souvenir", la seconde catégorie. l'expérience devait durer douze ans, de 1969 à 1980." J'ai commencé en janvier 1969; j'aurai fini en décembre 1980! j'ouvrirai alors les 288 enveloppes cachetées,je les relierai soigneusement, les recopierai, établirai les index nécessaires. Je n'ai pas une idée très claire du résultat final, mais je pense qu'on y verra tout à la fois le veillissement des lieux, le vieillissement de mon écriture, le vieillissement de mes souvenirs: le temps retrouvé se confond avec le temps perdu; le temps s'accroche à ce projet, en constitue la structure et la contrainte; le livre n'est plus la restitution d'un temps passé, mais mesure du temps qui s'écoule; le temps de l'écriture, qui était jusqu'à présent un temps mort, que l'on feignait d'ignorer ou qu'on ne restituait qu'arbitrairement (L'Emploi du temps), qui restait toujours à côté du livre (même chez Proust),deviendra ici l'axe essentiel"( Lettre à Maurice Nadeau, in Georges Perec, Je suis né, Le Seuil, 1990, pp59-60).

Mon projet n'est ni celui de Jacques Jouet, ni celui de G. Perec, mais il s'inscrit dans cette famille de textes à contraintes, liés à la vie urbaine, à cette "poétique des transports urbains" que Bernard Magné évoque.

Il n'est pas possible pour le moment de présenter les photos qui seraient un peu lourdes à télécharger ( cela viendra dans l'avenir). J'en ferai une installation dans une galerie sans doute...

La dernière rubrique est consacrée aux rues, plaques de rue, bouts d'imaginaires micro-urbains, aux parcours, à la poétique de la ville. Elle s'inspire largement des règles que l'association Vinaigre s'est données. C'est dans le cadre de cette rubrique qu'une expérimentation collective aura pour sujet Montréal.

Vous pouvez lire de façon continue toutes les boîtes de vie, les unes à la suite des autres, tous les bistrots, tous les arrêts d'autobus de la ligne 91 et par la suite toutes les lignes qui partent de Montparnasse, toutes les rues, toutes les entrées "Montréal", mais vous pouvez tout aussi bien passer de la boîte de vie no1 au 3e bistro, à la 5 e citation etc, faire votre assemblage vous-même. Lorsque vous aurez choisi une combinaison, inventez un lien narratif en syntagmatisant les différents éléments. Indiquez-moi le type de combinaison que vous avez trouvé. On pourra ainsi inventer presque " cent mille milliards" de scénarios et de récits.

Il n'y a pas besoin d'être de l'Oulipo pour aimer réaliser des textes à contraintes. On se donne une règle d'écriture et on essaie de s'y tenir. Vous trouverez des textes à contraintes dans la plupart de ces cinq catégories de fragments, aussi bien dans les textes sur les bistrots que dans le dispositif qui préside aux Autobus. Mais par dessus-tout, le secret de ces pages, c'est l'amour des villes, des longues pérégrinations et déambulations au coeur des cités, la nuit, le jour, dans la perte, le silence mais aussi dans l'assourdissement heureux de quelques échos fraternels. Soyez mes complices. »

Mention de genre autodéclarée :
« expérimentation autobiographique éclatée sur le Web »
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